Après « Cold War » de ce vendredi, j’ai également été séduite par le film de Jafar Panahi « Trois visages ». Sa manière de présenter la condition féminine actuelle qui oppose la modernité de grandes villes face aux traditions ancestrales encore d’actualité dans certaines régions reculées de montagnes nous ramène à la réalité de pays où on est encore bien loin de la liberté du choix de vie. Malheureusement, le réalisateur iranien n’a pu être présent sur la French Riviera car il n’a pas obtenu l’autorisation de quitter son pays.
Cannes est aussi un festival politisé et cette année encore, on le ressent. Avec deux chaises vides en conférence de presse l’une pour le film russe dont le réalisateur Serebrennikov est en résidence surveillée, l’autre pour le réalisateur iranien Panahi condamné pour, je cite, « réaction contre la sécurité nationale et propagande contre le régime » et donc interdit de quitter le pays et enfin le film « Les filles du soleil » de Eva HUSSON avec Emmanuelle Bercot ou le combat des femmes kurdes contre Daech, on peut effectivement dire que cette édition n’a jamais été aussi politique que cette année. Si on se réfère aux années précédentes, il y a dès lors de fortes chances d’avoir aussi un Palmarès politique. Et pour être tout à fait honnête, pour l’instant, mis à part le film polonais, on n’a pas vraiment eu l’occasion de voir du cinéma, du vrai mais plutôt des messages souvent mal formulés.
Brigitte Lepage
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